L'accouchement vécu par des Papas
On parle assez peu de la paternité, comment un jeune papa vit l’accouchement, ce qu’il ressent à la naissance de son enfant.
On a interrogé 4 papas sur leur vécu et leur ressenti au moment de la naissance de leur p’tit koko.
1/ Quand t’es-tu senti devenir père ?
Jehan : Il n’y a pas de réel élément déclencheur, mais ce fut plusieurs semaines après la naissance. J’avais un fort sentiment de responsabilité. Et peur tellement c’est fragile.
Thibault : Difficile à dire… A la naissance. C’est vraiment devenu concret pendant le peau à peau.
Julian : Le jour où ma femme m’a prévenu qu’elle n’avait plus ses règles dans une période où nous essayions d’avoir un enfant. J’étais en voyage à l’étranger et elle m’a annoncé qu’elle avait du retard. Quand j’ai entendu ça j’étais très content et je me mentalisais déjà devenir père.
Thomas : Dès que j’ai vu mon bébé. Les émotions sont très dures à décrire, elles sont assez nouvelles au moment où ça arrive. C’est une vague d’émotions différentes : excitation, adrénaline, fierté, soulagement que ce soit terminé, émerveillement...
2/ Avais-tu des appréhensions pour l’accouchement ?
Jehan : J’étais confiant et j’avais confiance en la nature. Je savais que ça se passerait bien pour ma compagne. Tous les voyants étaient au vert.
Thibault : Oui j’avais peur que ce soit bruyant voire même sanglant. J’avais peur de ne pas pouvoir rester pendant tout l’accouchement. J’avais entendu plusieurs personnes tombant dans les pommes en assistant à un accouchement. Finalement ça a été et ça ne m’a pas traumatisé en tant que père.
Julian : Non pas d’appréhensions particulières. C’était le moment le plus important de ma vie. J’ai préparé un sac pour partir à la clinique avec tous les scénarios dedans. J’avais participé à la préparation à l’accouchement, j’avais les techniques de respiration en tête et le reste des gestes pour soulager ma femme. Pour moi c’était comme si nous prenions la voiture pour rouler 2000km. Comme un road trip. J’avais déjà visualisé le chemin pour la clinique. Je me sentais prêt.
Thomas : Non aucune.
3/ Est-ce que tu t’es senti utile pendant l’accouchement ?
Jehan : Non. J’étais totalement démuni. J’ai eu l’impression d’être juste présent.
Thibault : J’ai l’impression. Nous avions fait des séances d’haptonomie en couple où j’ai appris quelques manières de soulager ma compagne pendant le travail. La sage-femme m’a aussi donné de petites missions (tenir la jambe de ma compagne par exemple) et j’ai l’impression que ça l’a aidée.
Julian : Durant les 12h de travail j’étais présent pour les besoins de ma femme. A l’époque je fumais et parfois je sortais fumer une cigarette. A deux reprises à mon retour elle avait vomi à cause de la péridurale…A ce moment-là j’avais l’impression de ne pas être là quand il fallait. Durant l’accouchement je me suis senti vraiment utile, on m’avait donné pour mission de tenir ses jambes et de l’aider à respirer. Je n’ai pas juste observé la scène, je la vivais activement.
Thomas : Oui. J’avais fait tous les rendez-vous de sage-femme et j’étais capable de lui redire ce qu’il fallait faire, comment respirer. Je me suis senti un soutien pour ma femme. Et une présence.
4/ Qu’as-tu ressenti pendant le peau à peau ?
Jehan : C’était cool ! J’ai ressenti une connexion avec mon bébé. J’ai ressenti la fragilité de mon bébé et j’ai compris que j’aurai un rôle protecteur à jouer pour la vie
Thibault : c’est la 1ère fois que je portais un si petit bébé. Je n’étais pas très à l’aise mais tellement heureux. C’est là que j’ai réalisé que c’est un lien pour la vie...
Julian : J’avais envie de pleurer tellement c’était beau. C’était l’événement le plus fort de ma vie. C’est tellement petit, tellement fragile un bébé que ça m’a rappelé que j’étais en vie. Grâce à la naissance de ma fille j’ai arrêté la cigarette. Ma vie en tant que papa a pris une autre dimension.
Thomas : Pour ma 1ère, j’ai fait le peau à peau pendant que le médecin s’occupait de ma femme. Je me suis senti investi d’une mission d’être le 1er à faire ce peau à peau. C’était un moment magique. Elle ne pleurait pas, elle était calme et posée contre ma peau. Je lui parlais et elle avait l’air bien. J’avais un vrai sentiment de bonheur en voyant qu’elle était calme et à l’aise contre moi.
Un grand merci à nos 4 papas 😘 :
- Jehan, papa de Léo et Victor
- Thibault, papa de Maxence et Eline
- Julian, papa de Livia
- Thomas, papa de Scarlett et Margot
Crédit photo : Robert Bussey