Enceinte de mon 3^ème enfant, je me doutais que la naissance allait se faire rapidement mais j’étais rassurée en habitant tout près de la maternité. C’était sans compter sur l’arrivée inopinée de mon bébé à mon domicile à 2 jours du terme.

Tout commence à 16h au cours de piscine de mon aîné avec un mal au ventre naissant. Par la suite, de retour à mon domicile, je décide de me détendre dans un bain chaud. J’avertis mon mari qu’il va falloir se préparer pour aller à la maternité et c’est alors que surviennent deux fortes contractions très douloureuses. Tout se déroule ensuite très vite et naturellement. J’avais comme l’impression que mon corps savait ce qu’il fallait faire et je n’ai pas du tout stressé ou eu peur.

J’ai tout juste le temps de m’asseoir, je perds le bouchon muqueux et j’ai cette envie naturelle de pousser.
Une poussée plus tard, la tête du bébé survient. J’appelle mon mari, qui s’occupe de nos 2 aînés au bain. J’avoue qu’il était sous le choc et s’est senti perdu et démuni quand il a vu la tête de notre bébé pointer. Il m’apporte des serviettes et retourne auprès de nos 2 aînés.

Il ne me faut qu’une poussée supplémentaire pour que j’attrape le bébé sous les aisselles et l’aide à sortir. Lors de mon 2^ème accouchement, la sage-femme m’avait proposé de sortir mon bébé toute seule. J’avais ce souvenir en mémoire. Il m’a suffi de refaire les mêmes gestes qui m’étaient connus et naturels.

Mon bébé pleure et prend une couleur rosée immédiatement, je lui enlève le cordon ombilical qui le gêne derrière son cou. Mon seul stress lié à un problème qui aurait pu survenir à mon bébé s’évanouit donc immédiatement. Je découvre alors le sexe de mon bébé avec émotion et je crie à mon mari : « c’est un petit garçon ».
Mon mari apporte des serviettes pour que le bébé soit au chaud tout en restant en peau-à-peau sur moi.

Les secours arrivent et effectuent le clampage du cordon que mon mari a pu couper.
Mes 2 aînés me verront seulement partir en brancard avec les pompiers et leur petit frère dans les bras. Ce n’est pas du tout l’image à laquelle on les avait préparés. Je les vois pleurer et angoisser mais je ne réalise presque pas. Je suis dans ma bulle et je suis euphorique de vivre une telle expérience (les hormones aidant probablement…).

L’histoire prend fin là où elle commence souvent, à savoir, à la maternité où nous arrivons avec notre petit Scott dans nos bras.
Ce fut une expérience extraordinaire, folle et surtout à laquelle je ne m’étais pas préparée. Pourtant mon corps savait. Il m’a guidé et tout s’est déroulé de façon simple et spontanée.  

Emilie, maman de 3 enfants.

Crédit photo : Melissa Jean