Devenir papa ne s’apprend pas
On ne va pas se mentir, devenir papa, c’est quelque chose à la fois d’effrayant, d’angoissant, d’épuisant (être mère aussi d’ailleurs mais ça c’est une autre histoire) et en même temps euphorisant, excitant et tout un tas de mot se terminant en « ant ».
Je me pensais prêt, après avoir lu quelques livres hyper-sérieux sur le sujet de la paternité, à avoir des astuces. Croyez-moi, vous pouvez avoir lu Dolto, Montessori et bien d’autres, mais rien ne vous prépare à ça.
Dans mon cas, comme dans celle de beaucoup des pères qui m’entourent, je n’ai réellement pris conscience d’être papa que le jour même de la naissance de mes filles. Alors oui, il y avait des indices pendant les neuf mois précédents mais rien d’aussi concret que faire du peau à peau avec mes filles.
J’ai alors compris que devenir papa ne s’apprend pas. Il faut chercher, tâtonner, parfois rater mais le plus important c’est de recommencer.
Il faut aussi se laisser le temps et comprendre ce nouveau rôle de composition (gardien de leurs rêves, super-héros de leur quotidien, sherpa de leurs ambitions, protecteur féroce, professeur, clown, ninja afin de les déposer dans leurs lits sans les réveiller et sans faire de bruit avec un lego dans le pied et un consolateur de leurs pleurs).
Le plus drôle, c’est qu’à la naissance de ma seconde fille, il m’a fallu tout réapprendre et m’adapter à elle.
Je ne vous sortirai pas les grandes phrases toutes faites « d’un voyage magique », « d’un parcours initiatique fabuleux », « d’une existence hors du commun », pour décrire ce que l’on peut vivre en tant que papa. Cela est intime et dépend de chacun. Cependant, il y a des moments avec mes filles qui effacent tout le reste.
Quand je rentre et qu’elles se jettent dans mes bras.
Quand elles écrivent ou déchiffrent leurs premiers mots et que je comprends qu’elles apprennent à une vitesse hallucinante.
Quand je découvre chez elles une qualité ou un talent que je n’ai pas.
Ou tout simplement quand elles grandissent sans rien faire de spécial.
Il m’est parfois difficile de savoir si je fais bien les choses, mais si mes filles sont heureuses, épanouies et porteuses de mes valeurs, alors je sais que je suis sur la bonne voie.
Ma vie a changé et évoluera avec elles.
Est-ce que c’est difficile ?
Oui.
Est-ce que c’est fatiguant ?
Extrêmement.
Est-ce que je ferai marche arrière ?
Jamais.
Adrien, papa d'Inès et Alice
Crédit photo : Felipe Salgado